mardi 24 décembre 2013

LE CILICE DE FEU - roman - CHAPITRE II - ÉLÉMENTS POUR UN ROMAN.

LECTURE SEULEMENT POUR PERSONNES MAJEURES.

ROMAN EN COURS

TITRE      - LE CILICE DE FEU -

- CHAPITRE II -


-C’est là, chef, vous pouvez arrêter la voiture, bonsoir et à demain!
-Bonsoir, Bernard, j’ai besoin de vous seulement après demain pour l’opération ‘Dilemne’, jusque là vous êtes libre. Sur Liliane, nous n’avons rien de spécial, vous pouvez y aller en toute sécurité. Voyez si elle pourrait être utile pour nos services. Je vous préviens que Bête1 est très actif ‘en trois’ dans votre zone. Nous ne pouvons pas vous protéger d’eux. Continuez à parler de DIEU. Nous n’y voyons aucun inconvénient. Nous n’avons rien contre la religion. Et puis, si vous retrouvez votre tondeuse à barbe, vous avez le droit de vous en servir.
-Ok, allez rebonsoir, chef, répondit Bernard, qui aimait la droiture et l’humour  de son patron.
Il était environ dix heures trente  du soir ce lundi lorsque Bernard rentra chez lui. Il ouvrit la boîte à lettres. Dedans, une enveloppe sans nom.
« Tiens, pensa Bernard, ça doit être Liliane ! » Bernard porta l’enveloppe à ses narines:  CHANEL Nº 5, oui, c’est Liliane! C’était ainsi qu’ils en avaient convenu ensemble. Pas d’empreintes sur le papier, pas de signature, seulement ce parfum pour dire de qui la lettre était en provenance. Il ouvrit l’enveloppe dès le hall d’entrée de son appartement et lut avec avidité:
« 2 D’accord pour le rendez-vous au café de la place, à dix sept heures, ce mardi. » 
2 c’était la date. 27 décembre.
Le seul qu’ils appelaient ‘café de la place’, c’était celui de la Place de la République dans la petite ville de Bernard. Il n’y avait pas deux cafés sur cette place. Il n’y en avait qu’un. Dix-sept heures, c’était quinze heures. Le reste n’était pas en message codé.
Bernard prit son bloc de papier à lettre et écrivit:
‘Chère Liliane.
C’est Bernard qui t’envoie ce petit mot. Je suis fou de toi. Tu, vous, je ne sais. Comme tu le sais, on m’a volé ce qui est à moi. Je ne peux pas payer l’électricité,  ni l’eau et je ne mange ici que du pain depuis quinze jours. Tiens, mais voilà qu’une personne m’a amené de la nourriture pour au moins jusqu’au jour où je perçois ma ‘retraite’ sans que j’aie rien dit à personne, ni demandé quoique ce soit à personne d’autre qu’à Notre Père du Ciel. Dieu a eu pitié de moi. Ce petit mot est peut-être le dernier de tous car, je ne l'ai pas assez dit, mais ce que je fais en toute légalité et devoir ne plait pas a certains, je ne suis qu’un agent pacifique de l’État. ( Bernard en effet avait prêté le serment 2 où l’officier ‘en retraite continue des services spéciaux et refuse l’utilisation des armes, puisqu’il en avait le choix ). Quelqu'un, pour me porter tort, imite  ma voix et mon physique, assez bien jusqu’à tromper des amis: je te préviens que je ne donne jamais de rendez-vous dans des endroits isolés et à des heures tardives. Toi qui connais exactement le son de ma voix, ne te laisse pas tromper. Tu sais maintenant qui je suis et que l’on veut me discréditer auprès de mes chefs car je fais un bon travail. De plus, ça c’est entre toi et moi, tout ce qui est hors des Commandements de DIEU et de l’Église, n’est pas de moi. Par exemple, si quelqu’un dit qu’il est moi et qu’il drague une personne mariée, ce n’est pas moi. Je respecte le Commandement qui dit de ne pas désirer la femme d’autrui. C’est un exemple, pour que vous compreniez. Demain quinze heures, endroit habituel.
Bernard signa. Plia le papier, le mit dans l’enveloppe, colla un timbre, écrivit l’adresse et alla à la poste pour mettre la lettre dans la boîte d’envoi du courrier. Il espérait qu’elle serait lue par un tiers d’un autre bord car tel qu’il avait conçu l’envoi, un tiers devait tomber dans le piège qui était discrètement tendu.



Liliane travaillait dans une banque. Bernard et Liliane se connaissaient depuis un an maintenant, et, malgré leur extrême différence d’âge, ils pensaient vivre ensemble sous le même toit devant DIEU. Voici comment tout commença. Dès le premier regard, Bernard et Liliane avaient immédiatement sympathisé. « Liliane Debrochet, que puis-je faire pour vous ? » «Bernard  Paradis! »
Et Bernard s’expliqua dans son bureau: Son cousin lui avait dit qu’on lui avait envoyé un chèque à lui Bernard. Lui, Bernard, il n’avait jamais vu le chèque. Il ne savait même pas qu’on lui en avait envoyé un. Et l’argent de ce chèque avait été retiré à son nom sans que Bernard n’en perçût le moindre centime bien sûr puisqu’il n’était au courant de rien lorsque tout ceci se passa. Il n’avait pas, bien évidemment, remercié par l’intermédiaire de son cousin le signataire de ce chèque, puisqu’il ne savait même pas qu’il existait, et maintenant son cousin vexé était fâché avec lui au point que leur relation était rompue alors qu’il ne restait plus beaucoup de membres de la famille sur terre. Depuis des années, ils n’étaient pas en relation et sans un coup de téléphone tout à fait imprévu de Bernard à son cousin, Bernard n’aurait rien su de ce chèque. Or ceci était la deuxième fois que cela se produisait. Peut-être même cela était-il encore arrivé plus souvent, mais Bernard n’en savait rien. Bernard comprit qu’on voulait non seulement le voler mais le réduire à zéro financièrement malgré tout le travail qu’il donnait constamment tout azimut et dont ses ‘patrons’ reconnaissaient les premiers la valeur et la nécessité.
Bernard ponctuait son récit de petits: ‘vous me suivez, oui? Je ne sais pas très bien m’expliquer dans ces matières, je suis un peintre-artistique, moi, l’argent, ce n’est pas mon fort.
A quoi Liliane répondait par de très sérieux— très bien, — très bien, continuez.
—Voler un chèque, le tirer à son insu, comment cela est-il possible? Bernard ne voulait que comprendre, et ensuite savoir s’il se pourrait qu’un jour il touche cet argent, dont il avait évidemment besoin. Ce n’était pas la première fois que cela devait arriver.
Liliane était pensive. Enfin, elle lui dit: « Je vais en parler à mon chef, vous pouvez repasser dans trois jours? »
« Même heure ? »
« Même heure ! »
Trois jours après Liliane reçut de nouveau Bernard dans son bureau.
« J’ai parlé de votre cas. Voici comment la chose est possible, à froid. Les choses peuvent revêtir plus ou moins de nuances mais en un mot cela peut se passer ainsi.
1 Quelqu'un usurpe votre identité;
2 Un service officiel –au cours d’une migration d’entreprise téléphonique par exemple–, photographie digitalement votre carte d’identité, sous le nom de photocopie. Un employé revend la photo. Cela donne un excellent double de votre carte d’identité dans la poche d’un autre.
On vole les chèques que l’on vous envoie, sans même que vous le sachiez – à vous de découvrir comment, c’est la partie la plus simple-;
Quelqu’un dépose les chèques dans une banque en ouvrant, à votre insu bien sûr, un compte sous votre propre nom.
L’employé de banque qui ouvrira un compte à ce nom  ne verra pas de raisons  de vérifier, de manière fouillée, la fausse carte d’identité puisque vous déposez de l’argent à votre nom, supposément, ou alors il sera de mèche.
Ensuite,
On retire l’argent sur ‘votre’ compte de la manière suivante:
On vous vole chez vous des documents originaux, on imite la signature sur le carnet de chèques émis à votre nom et on détruit l’original ( ainsi il n’y a pas deux signatures égales), et on va toucher le chèque.
Ni vu, ni connu. Monsieur Bernard, il s’agit là d’usurpation d’identité en vue de voler de l’argent mais ces usurpations peuvent avoir des fins encore plus dramatiques, je pense que ça mérite une consolation, je peux vous inviter à diner, en ami? »
Bernard avait répondu:«  Euh, en ami, euh, oui. À vingt heures, je dînerai au Restaurant ‘Le Fado de Coimbra‘, je vous attendrai jusqu’à vingt-deux heures. Voici mon numéro de téléphone. Si vous ne pouvez  pas venir téléphonez ou envoyez en sms. »
À vingt heures trente Liliane fit une entrée très remarquée dans le Restaurant. C’était une très belle femme. Une fois qu’elle fut assise face à Bernard, celui-ci lui dit:
« Madame Liliane, je suis un vieil homme sans intérêt, je suis pauvre, je ne suis pas beau, mais lorsqu’une personne a bon cœur, je ne l’oublie jamais et je fais tout pour qu’elle se sente bien avec moi, je ne la trahirai jamais. Aussi je vous remercie de dîner avec moi. Mais d’autre part je dois vous dire que je ne comprends pas l’intérêt que vous puissiez trouver en moi. »
« Monsieur Bernard, pour parler comme vous, je suis une adulte et si je suis avec vous c’est parce que cela me fait plaisir. Quelque chose d’indéfini m’attire en vous. Je me sens bien avec vous, un point c’est tout. Maintenant, j’ai un petit secret à vous confier et j’attendrai le dessert pour le faire si vous permettez. »
Le dîner se passa très bien, dans la joie et dans la bonne humeur, jusqu’à ce que Bernard regardât avec plus d’attention les belles mains fines et laiteuses de Liliane.
« Vous ne portez pas d’alliance, Liliane, vous êtes célibataire ? »
Un voile dans ses yeux: « je suis veuve ! »
« Depuis longtemps ? »
« Sept ans! »
« Sept ans! mais vous avez quel âge ? »
« J’ai trente-quatre ans. Vingt plus sept: vingt sept. Plus sept: trente-quatre ans ! J’ai été heureuse, immensément heureuse, pendant sept ans. Et puis un jour, sur un simple coup de téléphone, on comprend que l’on sera infiniment malheureuse tout le reste de sa vie. Et voilà sept ans que cela se confirme. Mais je veux vous dire, et ceci n’est pas le petit secret que j’entends vous confier au dessert, Bernard, la vie m’est insupportable, et chaque soir je pense à me tuer, et si je ne le fais pas, c’est uniquement parce que je ne m’en sens heureusement pas capable. Mais voilà ce qui m’arrive, et je ne sais pas pourquoi je vous dis cela, chaque fois que vous êtes près de moi, non seulement je ne ressens plus ma douleur ardente de continuer de vivre, mais je me sens bien,  et je ne veux pas savoir pourquoi, mais je sens une douce chaleur dans mes reins et dans mon ventre et je ne pense plus à me tuer, je veux vivre, affronter la vie, en un mot je n’ai plus peur de rien près de vous. Vous êtes un vieux Monsieur mais jamais je n’ai ressenti cela avec personne. Je vous vois comme si c’était de l’intérieur, je n’arrive pas à m’expliquer  ce qui se passe, et peut-être que vous-même vous ne le ressentez pas mais dans votre intérieur vous êtes un jeune homme plein de délicatesse et je revois à travers vous mon cher mari. Oh Bernard, qu’est-ce qu’il m’arrive, je me sens amoureuse de vous ! pourtant je n’ai bu qu’un tout petit peu. » Elle posa sa tête sur l’épaule de Bernard, et l’entoura avec ses bras.
Bernard ne bougeait pas, il se sentait bien aussi. Il dit:
-        Bon, vous exagérez un peu mais je ne veux pas vous faire de la peine, j’accepte tout ce que vous me dites.

Puis, Liliane délia les bras.
« - Ma douce, ma colombe, ma Liliane, lui dit Bernard, je suis ruiné, sinon je partirais avec vous maintenant au bout du monde. C’était un gros chèque vous savez, ce chèque par l’intermédiaire de mon cousin. »

Pour la première fois de sa vie, depuis le décès de sa femme, Bernard se sentait réellement en confiance.
« Si je vous dis toute la vérité, vous ne le direz à personne? »
« Mais Bernard, pourquoi me dire toute la vérité? »
« Pour que vous compreniez que nous ne pourrons jamais nous aimer normalement. Sans parler de la différence d’âge. Fonder une famille, envoyer nos enfants au catéchisme et les accompagner sur le chemin de l’école. Aller les chercher à la sortie des classes. Aller tous ensemble à la messe le dimanche. »
« Mais pourquoi, Bernard, pourquoi ? Mais vous pleurez! »
Bernard continua: « C’était un gros chèque, Liliane ». Puis plus doucement, « Quatre millions de dollars !  reconvertissez en Euros ! mais ce n’est pas pour cela que je pleure, bien sûr. Je pleure parce que je vous découvre si merveilleuse et qu’il est trop tard dans ma vie, ne nous illusionnons pas. »
Liliane faisait de gros yeux ronds.
« Ce n’est pas l’argent qui m’intéresse mais je travaille dans une banque, donc je suis curieuse. Quatre millions de dollars, mais contre quoi ? D’autre part, il ne peut jamais être trop tard puisque tout est possible dans la vie et que l’on ne sait rien du lendemain. »
« La mère de ma femme, dit Bernard, était la seule et dernière héritière de tout un quartier de Philadelphie. Un jour des hommes sont venus chez elle, en France, et ils ont détruit les papiers et ont profité de ce qui devait lui revenir. Mais l’Amérique a encore des sursauts d’humanité. Un avocat a compris le vol et s’est chargé de rétablir la justice mais entretemps ma femme est morte si bien que l’héritier, c’est moi! L’état américain m’a demandé si j’acceptais une compensation de quatre millions de dollars. Je leur ai répondu que je n’acceptais rien du tout d’autre que tout le quartier de Philadelphie qui avait été volé à la mère de ma femme. Ils m’ont dit que dans ce cas ils ne pouvaient plus rien faire pour moi et qu’ils m’enverraient quatre millions  dès que l’affaire serait conclue avec les procès et les lois en vigueur, à titre de compensation, pour avoir eux la conscience dégagée et que c’était déjà bien ce qu’ils faisaient. Ils m’ont demandé si j’avais de la famille en Amérique, au cas où je mourrais, qui hériterait à ma place. J’ai nommé mon dernier cousin. Le temps a passé et je ne m’attendais plus à rien.
Entre temps, alors que je ne m’y attendais plus non plus, une famille m’envoie un assez gros chèque, avec un an de retard, pour une série de quinze tableaux à l’huile sur les Mystères du Rosaire que je leur avais faits. Ils m’envoient le chèque sans me prévenir pour me donner de la joie par la surprise. Le chèque est intercepté par je ne sais qui, et c’est là que, pour la première fois, ainsi que je le découvrirai par la suite, il se passe qu’on ouvre sans que je le sache un compte à mon nom dans une banque inconnue avec usurpation d’identité et fausse carte d’identité, plus vol d’originaux pour copier la signature et détruire les originaux, donc viol aussi de domicile. Celui à qui cela arrive comprend un peu mieux que les autres ce que passe le pauvre Pape Paul VI toujours vivant. Sous son nom roulent des actes qu’il n’a jamais commis, dont on l’incrimine à tort, et c’est un très gros crime de la part de leurs auteurs, qui dénote une grande fourberie d’âme, et une grande bassesse de sentiment, chez qui refuse de rendre à chacun ce qui lui est dû, ce qui est le fondement élémentaire de la justice. La justice c’est de rendre à chacun ce qui lui est dû. S’il y a des professions pour cela, c’est justement pour arriver à dénouer les cas difficiles, les hommes de mal étant astucieux, comme dans l’histoire de Salomon rendant la justice entre deux femmes, mais Salomon avait demandé à DIEU de lui accorder un cœur attentif pour juger son peuple ( le  peuple de DIEU ) et pour discerner le bien et le mal, tandis que les hommes d’aujourd’hui jugent de tout sans demander à DIEU ses lumières– Lire I Rois  III  4-28 - et chercheraient peut-être plus d’obtenir de DIEU des richesses ou la santé ou la longue vie ou l’élimination de leurs ennemis, que la sagesse.  
En mal d’argent, je téléphone un jour à mes collectionneurs qui me disent qu’ils m’ont envoyé le chèque pour les quinze tableaux et que j’aurais pu au moins leur en dire un petit mot. Je dis que je n’ai jamais reçu de chèque. Là dessus, une certaine banque, ayant un problème technique de computeur recherche les numéros de téléphone de ses clients pour les prévenir qu’il y aura un retard ce mois dans les relevés de compte. Et c’est ainsi que je reçois un message, sur lequel mes ennemis n’avaient pas compté, qui m’éclaire en grande partie.

De l’Amérique, je l’appris bien plus tard, il se passe que mon cousin est contacté, car on veut me payer les quatre millions de dollars de compensation mais on n’a plus mon adresse. Lui non plus, mon cousin, n’a plus mon adresse. L’avocat recherche ma banque et tombe sur une banque où j’ai un compte à mon nom ouvert par je ne sais qui par usurpation. Vous me suivez oui. – Très bien. - Justement cette banque qui m’a envoyé le message pour s’excuser du retard dans les relevés de compte. Or, je n’ai jamais appartenu à cette banque mais l’avocat américain envoie les quatre millions de dollars à cette banque où il a faussement toutes les garanties que c’est bien de moi qu’il s’agit.

Quand les escrocs découvrent que le compte qu’ils ont ouvert à mon nom est alimenté en millions de dollars par une autre source, qui évidemment ne sait pas ce qui se passe, ils paniquent d’abord et sont écartelés entre le désir de tout plaquer et la fascination de poursuivre l’escroquerie qui leur a si bien réussi jusque là, mais cette fois ils décident de limiter les risques et de m’éliminer pour que le faux moi prenne totalement la place du vrai moi. Vous me suivez, oui. – Très bien. - Et là je comprends tout car le coup mortel est porté mais j’échappe miraculeusement à la mort.

Depuis, je demande à mes correspondants qu’ils ne m’envoient jamais d’argent  par chèque.
De faire des transferts de leur banque à ma seule banque.
Ils ont mon numéro et l’adresse électronique de ma banque.
Ils me préviennent avant afin que je prenne les mesures de précautions et que je les remercie dès que j’ai touché l’argent.
Notre époque, si haute en technologie, possède un système infaillible de transfert d’argent. Si le système est faillible, il ne l’est que pour ceux qui sont désignés par de plus haut placés. 
Si je ne remercie pas personnellement et infailliblement, qu’ils l’interprètent comme quoi je n’ai rien reçu.
Faire comprendre à mes ‘clients’ qu’il est très bien que l’on aime faire plaisir et faire de petites surprises, mais cela ne doit pas être une raison pour donner l’occasion à des escrocs d’en profiter en jouant sur l’ignorance des transactions des parties honnêtes au moment où elles ont lieu.
Bon, j’ai assez parlé de moi, et maintenant nous en sommes arrivés au dessert, quel est votre petit secret ? »
Liliane lui dit : « Pourquoi vous ne m’avez pas demandé si je n’ai pas d’enfants ? C’eut été une question normale, ce n’est pas ça mon petit secret.  »
Bernard lui répondit: « Parce que je ne pose pas une question dont je connais déjà la réponse. »
Liliane:« Qui est  ?»
Bernard:« Que vous n’avez pas d’enfants. »
Liliane: « Et comment le savez-vous ?»
Bernard:« Parce que vous êtes vierge ! –Liliane se mit à rougir- et que vous ne supportez pas la réalité de dire que cela fait quatorze ans que votre mari est mort, d’un accident de voiture le jour de vos noces. Aujourd’hui, c’est l’Ange de la clairvoyance et j’ai compris tout de suite et vu tout cela de manière très claire et mystérieuse mais celui qui ne prie pas l’ange de la clairvoyance, celui là peut voir et entendre les mêmes choses que moi mais il ne verra pas l’intérieur des choses. De la même manière vous avez vu un peu de mon intérieur, non que vous ayez prié l’ange de la clairvoyance mais parce que vous avez participé de sa présence par suite de votre pureté de cœur. »
Liliane« Et mon petit secret, vous le connaissez? »
Bernard:« Il n’y a pas de secret pour moi aujourd’hui, vous aimeriez que nous dormions ensemble ce soir comme David vieillard dormait avec une vierge pour se réchauffer. David vieux réchauffé par Abisag, la Sunamite, lit-on au premier livre des Rois chapitre 1 verset 1 à 4, j’aime ce passage. Cette jeune fille était fort belle, car ce soir, bizarrement, vous avez mystérieusement peur de vous retrouver seule et c’est vous qui désirez que l’on réchauffe votre cœur qui se sent bien seul et incompris de cette société. La seule condition que vous y mettez, c’est d’entendre de ma bouche que je vous respecterai et que vous serez aussi vierge demain matin que vous l’êtes ce soir.  Mais aurais-je le droit de vous caresser ?»
« Vous aurez le droit de vous réchauffer, comme David, mais il est dit clairement dans la Bible que David ne connut pas Abisag. La caressa-t-il, je n’en sais rien? Mais vous qui dites à tous que vous êtes chrétien, quel est le Commandement de DIEU? « L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement et Désir mauvais repousseras pour garder ton corps chastement. » Vous sentez-vous capable, je vous le demande devant votre maître et votre Juge, d’observer ces commandements ? Bon, j’ai compris que vous respecterez ma virginité, mais se caresser est-ce accepter un désir mauvais qui fait que l’on ne garde plus notre corps dans la chasteté? Il me semble que cela dépend du genre de caresses et cela dépend aussi de notre cœur. Que si nous nous demandons en mariage, le mari et la femme étant prêtre de leur mariage, et même si le prêtre manquait, le prêtre étant seulement témoin de leur union devant DIEU, mais là les époux étant seuls devant DIEU, alors ils pourraient se faire des caresses plus intimes et même s’unir qu’ils ne pêcheraient pas du moment qu’ils n’empêchent pas une possible procréation. Imaginez par exemple Adam et Ève, ils se sont mariés devant DIEU, il n’y avait personne d’autre. Et demain, un couple se retrouve sur une île déserte, ils peuvent eux seuls se marier devant DIEU et procréer sans faire de péchés. Et dans nos temps qui sont les nôtres où, comme il est dit à l’apparition du 19 septembre 1846 á La Salette ‘la terre se transformera en un désert’, la question se posera certainement pour une pauvre femme et un pauvre homme en ces temps difficiles de tout faire selon DIEU. Il suffira qu’ils se disent oui comme mari et femme devant DIEU et ils le seront, pourvu que leurs cœurs soient sincères.»
« Il faut fuir l’occasion du péché, dit Bernard, et il est dit: ‘Qui s’expose au danger périra’. Il vaut mieux ne pas jouer avec le feu. Pour  être franc, je ne me sens pas aussi fort que David. Je ne suis pas assez saint. D’un autre côté, quand je vous vois, penser à une autre femme m’est insupportable, et je peux vous dire que si j’avais plus d’argent, si j’étais plus jeune, je vous demanderais en mariage, là, maintenant, tout de suite, avec toutes les conséquences de fidélité et de soutien dans le malheur que cela implique. D’un autre côté, le salut, qui est ma première recherche, c’est de faire la volonté de DIEU, et où me veut-il maintenant, je ne sais. Dans l’état de mariage, je l’ai déjà eu. Dans le célibat, est-ce sa volonté? Il vaut mieux se marier que brûler mais aussi voyez saint Augustin et saint Paul, l’état de célibat est préférable. Mais le plus préférable, c’est là où DIEU nous veut. Que pensez-vous de tout cela, Liliane?» « Bernard, je pense que vous êtes d’une jolie grandeur de sentiments, mais la chair est faible à tomber dans l’abîme de la perdition si l’esprit est prompt à monter vers les hautes cimes des belles intentions, et vous avez raison de dire 'qui s’expose au danger périra'. Tout cela demande réflexion, méditation et droiture de pensées. Mon désir de passer chastement la nuit avec vous s’envole, et cependant si vous saviez comme je le désire ardemment. Admettez que vous soyiez mort demain, je regretterai toute ma vie de ne pas avoir passé une chaste nuit, de cœurs unis et tout proches l’un de l'autre, avec vous. Mais DIEU prend plaisir aux sacrifices offerts de bons cœurs et d’un autre côté rien n’est plus saint que de faire sa volonté.
—Et si nous demandions à DIEU ce qu’il en pense?
—Oui,  mais comment ?
—Nous prions le Saint-Esprit et nous tirons à pile ou face!
—Allons-y!
Nous fîmes la prière au Saint-Esprit.
—Pile, nous dormons ensemble, de toute façon chastement. 
—Face, nous ne dormons pas ensemble! D’accord ?
—Non! non! attendez la situation se décontrôle. Nous ne pouvons pas obliger DIEU, ou un Ange envoyé par lui, à nous répondre. C’est le tenter.
—Lui demander, ce n’est pas le tenter.
—Voilà, nous dormons l’un près de l’autre, en frère et sœur, puisque nos âmes s’aiment, nous avons nos vêtements de nuit et nous ne nous caressons pas, c’est d’accord, et pour la suite des jours DIEU nous ´éclairera. 'L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement', si nous nous désirons, il faudra se demander avant l’un  à l’autre, avant de nous unir, si nous nous acceptons pour mari et femme, et nous promettre comme nous l'avons fait devant DIEU de le faire après à l’Église. Tu ne désireras pas la femme d’autrui, vous êtes veuf et je suis veuve, là la voie est libre, si je peux dire.
—Je sais ce qu’on va faire, on ne va rien dire au serveur de nos projets, on va lui demander de tirer à pile ou face pour nous et de nous donner le résultat.
— Garçon?
— Madame?
— Voulez vous bien, s’il vous plait, tirer à pile ou face pour nous et nous dire le résultat, sans nous demander de quoi il s’agit, c’est un petit secret entre nous deux.
— Mais bien sûr, Madame!
— Voilà la pièce!
Le garçon lança la pièce en l’air, la reçut dans la paume de la main, plaqua la main contre la table en disant:
— C’est d’accord, j’enlève la main!
— oui, oui, dit Liliane. — oui, oui, dit Bernard.
— et le résultat, dit le garçon, est, -il enleva la main et dit:
— Face!
— oh, fit Liliane. —oh, fit Bernard. La tristesse se lisait sur le visage de Liliane et de Bernard.
— Acceptons, dit Bernard, DIEU a sûrement ses raisons. DIEU ne retire la joie de ses enfants que pour leur donner une joie plus grande encore.
— Bon! il faut y aller, chacun dans son coin, demain, comme d’habitude, il y a beaucoup de travail!
— Ok, dit Bernard. — Garçon, l’addition!
Ils sortirent ensemble du Restaurant. Bernard accompagna Liliane jusqu’au bas de chez elle.
— Et si nous tirions à pile ou face, dit Liliane, pour demander au Bon DIEU que vous dormiez dans ma chambre, j’ai deux lits, avec promesse de ne même pas se toucher, ni de s’allonger l’un près de l’autre cette nuit, simplement dormir dans la même chambre comme deux enfants qui s'aiment ?
— ça c’est une idée, dit Bernard.
— Pile, c’est d’accord. Face, c’est non.
Bernard tira, ce fut pile qui sortit.
— DIEU nous aime, dit Bernard, il nous fait confiance, ne le décevons pas! et ils montèrent ensemble tout joyeux dans l’appartement de Liliane.




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