LECTURE SEULEMENT POUR PERSONNES MAJEURES.
ROMAN EN COURS
TITRE - LE CILICE DE FEU -
- CHAPITRE II -
ROMAN EN COURS
TITRE - LE CILICE DE FEU -
- CHAPITRE II -
-C’est là, chef, vous pouvez arrêter la voiture, bonsoir et à demain!
-Bonsoir, Bernard, j’ai besoin de vous seulement après demain pour
l’opération ‘Dilemne’, jusque là vous êtes libre. Sur Liliane, nous n’avons
rien de spécial, vous pouvez y aller en toute sécurité. Voyez si elle pourrait
être utile pour nos services. Je vous préviens que Bête1 est très actif ‘en
trois’ dans votre zone. Nous ne pouvons pas vous protéger d’eux. Continuez à
parler de DIEU. Nous n’y voyons aucun inconvénient. Nous n’avons rien contre la
religion. Et puis, si vous retrouvez votre tondeuse à barbe, vous avez le droit
de vous en servir.
-Ok, allez rebonsoir, chef, répondit Bernard, qui aimait la droiture et
l’humour de son patron.
Il était environ dix heures trente du soir ce lundi lorsque Bernard rentra chez
lui. Il ouvrit la boîte à lettres. Dedans, une enveloppe sans nom.
« Tiens, pensa Bernard, ça doit être Liliane ! » Bernard porta l’enveloppe à
ses narines: CHANEL Nº 5, oui, c’est Liliane! C’était
ainsi qu’ils en avaient convenu ensemble. Pas d’empreintes sur le papier, pas
de signature, seulement ce parfum pour dire de qui la lettre était en
provenance. Il ouvrit l’enveloppe dès le hall d’entrée de son appartement et
lut avec avidité:
« 2 D’accord pour le rendez-vous au café de la place, à dix sept heures, ce
mardi. »
2 c’était la date. 27 décembre.
Le seul qu’ils appelaient ‘café de la place’, c’était celui de la Place de
la République dans la petite ville de Bernard. Il n’y avait pas deux cafés sur
cette place. Il n’y en avait qu’un. Dix-sept heures, c’était quinze heures. Le
reste n’était pas en message codé.
Bernard prit son bloc de papier à lettre et écrivit:
‘Chère Liliane.
C’est Bernard qui t’envoie ce petit mot. Je suis fou de toi. Tu, vous, je
ne sais. Comme tu le sais, on m’a volé ce qui est à moi. Je ne peux pas payer
l’électricité, ni l’eau et je ne mange
ici que du pain depuis quinze jours. Tiens, mais voilà qu’une personne m’a
amené de la nourriture pour au moins jusqu’au jour où je perçois ma ‘retraite’
sans que j’aie rien dit à personne, ni demandé quoique ce soit à personne
d’autre qu’à Notre Père du Ciel. Dieu a eu pitié de moi. Ce petit mot est
peut-être le dernier de tous car, je ne l'ai pas assez dit, mais ce que je fais
en toute légalité et devoir ne plait pas a certains, je ne suis qu’un agent
pacifique de l’État. ( Bernard en effet avait prêté le serment 2 où l’officier ‘en
retraite continue des services spéciaux et refuse l’utilisation des armes,
puisqu’il en avait le choix ). Quelqu'un, pour me porter tort, imite ma voix et mon physique, assez bien jusqu’à
tromper des amis: je te préviens que je ne donne jamais de rendez-vous dans des
endroits isolés et à des heures tardives. Toi qui connais exactement le son de
ma voix, ne te laisse pas tromper. Tu sais maintenant qui je suis et que l’on
veut me discréditer auprès de mes chefs car je fais un bon travail. De plus, ça
c’est entre toi et moi, tout ce qui est hors des Commandements de DIEU et de
l’Église, n’est pas de moi. Par exemple, si quelqu’un dit qu’il est moi et
qu’il drague une personne mariée, ce n’est pas moi. Je respecte le Commandement
qui dit de ne pas désirer la femme d’autrui. C’est un exemple, pour que vous
compreniez. Demain quinze heures, endroit habituel.
Bernard signa. Plia le papier, le mit dans l’enveloppe, colla un timbre,
écrivit l’adresse et alla à la poste pour mettre la lettre dans la boîte
d’envoi du courrier. Il espérait qu’elle serait lue par un tiers d’un autre
bord car tel qu’il avait conçu l’envoi, un tiers devait tomber dans le piège
qui était discrètement tendu.
Liliane travaillait dans une banque. Bernard et Liliane se connaissaient
depuis un an maintenant, et, malgré leur extrême différence d’âge, ils
pensaient vivre ensemble sous le même toit devant DIEU. Voici comment tout
commença. Dès le premier regard, Bernard et Liliane avaient immédiatement
sympathisé. « Liliane Debrochet, que puis-je faire pour vous ? » «Bernard Paradis! »
Et Bernard s’expliqua dans son bureau: Son cousin lui avait dit
qu’on lui avait envoyé un chèque à lui Bernard. Lui, Bernard, il n’avait jamais
vu le chèque. Il ne savait même pas qu’on lui en avait envoyé un. Et l’argent
de ce chèque avait été retiré à son nom sans que Bernard n’en perçût le moindre
centime bien sûr puisqu’il n’était au courant de rien lorsque tout ceci se
passa. Il n’avait pas, bien évidemment, remercié par l’intermédiaire de son
cousin le signataire de ce chèque, puisqu’il ne savait même pas qu’il existait,
et maintenant son cousin vexé était fâché avec lui au point que leur relation
était rompue alors qu’il ne restait plus beaucoup de membres de la famille sur
terre. Depuis des années, ils n’étaient pas en relation et sans un coup de
téléphone tout à fait imprévu de Bernard à son cousin, Bernard n’aurait rien su
de ce chèque. Or ceci était la deuxième fois que cela se produisait. Peut-être
même cela était-il encore arrivé plus souvent, mais Bernard n’en savait rien.
Bernard comprit qu’on voulait non seulement le voler mais le réduire à zéro financièrement
malgré tout le travail qu’il donnait constamment tout azimut et dont ses
‘patrons’ reconnaissaient les premiers la valeur et la nécessité.
Bernard ponctuait son récit de petits: ‘vous me suivez,
oui? Je ne sais pas très bien m’expliquer dans ces matières, je suis un peintre-artistique,
moi, l’argent, ce n’est pas mon fort.
A quoi Liliane répondait par de très
sérieux— très bien, — très bien, continuez.
—Voler un chèque, le tirer à son insu, comment cela est-il
possible? Bernard ne voulait que comprendre, et ensuite savoir s’il se pourrait
qu’un jour il touche cet argent, dont il avait évidemment besoin. Ce n’était
pas la première fois que cela devait arriver.
Liliane était pensive. Enfin, elle lui dit: « Je vais en parler à mon chef,
vous pouvez repasser dans trois jours? »
« Même heure ? »
« Même heure ! »
Trois jours après Liliane reçut de nouveau Bernard dans son bureau.
« J’ai parlé de votre cas. Voici comment la chose est possible, à froid.
Les choses peuvent revêtir plus ou moins de nuances mais en un mot cela peut se
passer ainsi.
1 Quelqu'un usurpe votre identité;
2 Un service officiel –au cours d’une migration d’entreprise téléphonique
par exemple–, photographie digitalement votre carte d’identité, sous le nom de
photocopie. Un employé revend la photo. Cela donne un excellent double de votre
carte d’identité dans la poche d’un autre.
On vole les chèques que l’on vous envoie, sans même que vous le sachiez – à
vous de découvrir comment, c’est la partie la plus simple-;
Quelqu’un dépose les chèques dans une banque en ouvrant, à votre insu bien
sûr, un compte sous votre propre nom.
L’employé de banque qui ouvrira un compte à ce nom ne verra pas de raisons de vérifier, de manière fouillée, la fausse
carte d’identité puisque vous déposez de l’argent à votre nom, supposément, ou
alors il sera de mèche.
Ensuite,
On retire l’argent sur ‘votre’ compte de la manière suivante:
On vous vole chez vous des documents originaux, on imite la signature sur
le carnet de chèques émis à votre nom et on détruit l’original ( ainsi il n’y a
pas deux signatures égales), et on va toucher le chèque.
Ni vu, ni connu. Monsieur Bernard, il s’agit là d’usurpation d’identité en
vue de voler de l’argent mais ces usurpations peuvent avoir des fins encore
plus dramatiques, je pense que ça mérite une consolation, je peux vous inviter
à diner, en ami? »
Bernard avait répondu:« Euh, en ami,
euh, oui. À vingt heures, je dînerai au Restaurant ‘Le Fado de Coimbra‘, je
vous attendrai jusqu’à vingt-deux heures. Voici mon numéro de téléphone. Si
vous ne pouvez pas venir téléphonez ou
envoyez en sms. »
À vingt heures trente Liliane fit une entrée très remarquée dans le
Restaurant. C’était une très belle femme. Une fois qu’elle fut assise face à
Bernard, celui-ci lui dit:
« Madame Liliane, je suis un vieil homme sans intérêt, je suis pauvre, je
ne suis pas beau, mais lorsqu’une personne a bon cœur, je ne l’oublie jamais et
je fais tout pour qu’elle se sente bien avec moi, je ne la trahirai jamais.
Aussi je vous remercie de dîner avec moi. Mais d’autre part je dois vous dire
que je ne comprends pas l’intérêt que vous puissiez trouver en moi. »
« Monsieur Bernard, pour parler comme vous, je suis une adulte et si je
suis avec vous c’est parce que cela me fait plaisir. Quelque chose d’indéfini
m’attire en vous. Je me sens bien avec vous, un point c’est tout. Maintenant,
j’ai un petit secret à vous confier et j’attendrai le dessert pour le faire si
vous permettez. »
Le dîner se passa très bien, dans la joie et dans la bonne humeur, jusqu’à
ce que Bernard regardât avec plus d’attention les belles mains fines et
laiteuses de Liliane.
« Vous ne portez pas d’alliance, Liliane, vous êtes célibataire ? »
Un voile dans ses yeux: « je suis veuve ! »
« Depuis longtemps ? »
« Sept ans! »
« Sept ans! mais vous avez quel âge ? »
« J’ai trente-quatre ans. Vingt plus sept: vingt sept. Plus sept:
trente-quatre ans ! J’ai été heureuse, immensément heureuse, pendant sept ans.
Et puis un jour, sur un simple coup de téléphone, on comprend que l’on sera infiniment
malheureuse tout le reste de sa vie. Et voilà sept ans que cela se confirme.
Mais je veux vous dire, et ceci n’est pas le petit secret que j’entends vous
confier au dessert, Bernard, la vie m’est insupportable, et chaque soir je
pense à me tuer, et si je ne le fais pas, c’est uniquement parce que je ne m’en
sens heureusement pas capable. Mais voilà ce qui m’arrive, et je ne sais pas
pourquoi je vous dis cela, chaque fois que vous êtes près de moi, non seulement
je ne ressens plus ma douleur ardente de continuer de vivre, mais je me sens
bien, et je ne veux pas savoir pourquoi,
mais je sens une douce chaleur dans mes reins et dans mon ventre et je ne pense
plus à me tuer, je veux vivre, affronter la vie, en un mot je n’ai plus peur de
rien près de vous. Vous êtes un vieux Monsieur mais jamais je n’ai ressenti
cela avec personne. Je vous vois comme si c’était de l’intérieur, je n’arrive
pas à m’expliquer ce qui se passe, et
peut-être que vous-même vous ne le ressentez pas mais dans votre intérieur vous
êtes un jeune homme plein de délicatesse et je revois à travers vous mon cher
mari. Oh Bernard, qu’est-ce qu’il m’arrive, je me sens amoureuse de vous !
pourtant je n’ai bu qu’un tout petit peu. » Elle posa sa tête sur
l’épaule de Bernard, et l’entoura avec ses bras.
Bernard ne bougeait pas, il se sentait bien aussi. Il dit:
-
Bon, vous exagérez un peu mais je ne veux pas vous
faire de la peine, j’accepte tout ce que vous me dites.
Puis, Liliane délia les bras.
« - Ma douce, ma colombe, ma Liliane, lui dit Bernard, je suis ruiné, sinon
je partirais avec vous maintenant au bout du monde. C’était un gros chèque vous
savez, ce chèque par l’intermédiaire de mon cousin. »
Pour la première fois de sa vie, depuis le décès de sa femme, Bernard se
sentait réellement en confiance.
« Si je vous dis toute la vérité, vous ne le direz à personne? »
« Mais Bernard, pourquoi me dire toute la vérité? »
« Pour que vous compreniez que nous ne pourrons jamais nous aimer
normalement. Sans parler de la différence d’âge. Fonder une famille, envoyer
nos enfants au catéchisme et les accompagner sur le chemin de l’école. Aller
les chercher à la sortie des classes. Aller tous ensemble à la messe le
dimanche. »
« Mais pourquoi, Bernard, pourquoi ? Mais vous pleurez! »
Bernard continua: « C’était un gros chèque, Liliane ». Puis plus doucement, «
Quatre millions de dollars ! reconvertissez
en Euros ! mais ce n’est pas pour cela que je pleure, bien sûr. Je pleure parce
que je vous découvre si merveilleuse et qu’il est trop tard dans ma vie, ne
nous illusionnons pas. »
Liliane faisait de gros yeux ronds.
« Ce n’est pas l’argent qui m’intéresse mais je travaille dans une banque,
donc je suis curieuse. Quatre millions de dollars, mais contre quoi ? D’autre
part, il ne peut jamais être trop tard puisque tout est possible dans la vie et
que l’on ne sait rien du lendemain. »
« La mère de ma femme, dit Bernard, était la seule et dernière héritière de
tout un quartier de Philadelphie. Un jour des hommes sont venus chez elle, en
France, et ils ont détruit les papiers et ont profité de ce qui devait lui
revenir. Mais l’Amérique a encore des sursauts d’humanité. Un avocat a compris
le vol et s’est chargé de rétablir la justice mais entretemps ma femme est
morte si bien que l’héritier, c’est moi! L’état américain m’a demandé si
j’acceptais une compensation de quatre millions de dollars. Je leur ai répondu
que je n’acceptais rien du tout d’autre que tout le quartier de Philadelphie
qui avait été volé à la mère de ma femme. Ils m’ont dit que dans ce cas ils ne
pouvaient plus rien faire pour moi et qu’ils m’enverraient quatre millions dès que l’affaire serait conclue avec les
procès et les lois en vigueur, à titre de compensation, pour avoir eux la
conscience dégagée et que c’était déjà bien ce qu’ils faisaient. Ils m’ont
demandé si j’avais de la famille en Amérique, au cas où je mourrais, qui
hériterait à ma place. J’ai nommé mon dernier cousin. Le temps a passé et je ne
m’attendais plus à rien.
Entre temps, alors que je ne m’y attendais plus non plus, une famille
m’envoie un assez gros chèque, avec un an de retard, pour une série de quinze
tableaux à l’huile sur les Mystères du Rosaire que je leur avais faits. Ils
m’envoient le chèque sans me prévenir pour me donner de la joie par la
surprise. Le chèque est intercepté par je ne sais qui, et c’est là que, pour la
première fois, ainsi que je le découvrirai par la suite, il se passe qu’on
ouvre sans que je le sache un compte à mon nom dans une banque inconnue avec
usurpation d’identité et fausse carte d’identité, plus vol d’originaux pour
copier la signature et détruire les originaux, donc viol aussi de domicile. Celui
à qui cela arrive comprend un peu mieux que les autres ce que passe le pauvre
Pape Paul VI toujours vivant. Sous son nom roulent des actes qu’il n’a jamais
commis, dont on l’incrimine à tort, et c’est un très gros crime de la part de
leurs auteurs, qui dénote une grande fourberie d’âme, et une grande bassesse de
sentiment, chez qui refuse de rendre à chacun ce qui lui est dû, ce qui est le
fondement élémentaire de la justice. La justice c’est de rendre à chacun ce qui
lui est dû. S’il y a des professions pour cela, c’est justement pour arriver à
dénouer les cas difficiles, les hommes de mal étant astucieux, comme dans l’histoire
de Salomon rendant la justice entre deux femmes, mais Salomon avait demandé à
DIEU de lui accorder un cœur attentif pour juger son peuple ( le peuple de DIEU ) et pour discerner le bien et
le mal, tandis que les hommes d’aujourd’hui jugent de tout sans demander à DIEU
ses lumières– Lire I Rois III 4-28 - et chercheraient peut-être plus d’obtenir
de DIEU des richesses ou la santé ou la longue vie ou l’élimination de leurs
ennemis, que la sagesse.
En mal d’argent, je téléphone un jour à mes collectionneurs qui me disent
qu’ils m’ont envoyé le chèque pour les quinze tableaux et que j’aurais pu au
moins leur en dire un petit mot. Je dis que je n’ai jamais reçu de chèque. Là
dessus, une certaine banque, ayant un problème technique de computeur recherche
les numéros de téléphone de ses clients pour les prévenir qu’il y aura un
retard ce mois dans les relevés de compte. Et c’est ainsi que je reçois un
message, sur lequel mes ennemis n’avaient pas compté, qui m’éclaire en grande
partie.
De l’Amérique, je l’appris bien plus tard, il se
passe que mon cousin est contacté, car on veut me payer les quatre millions de
dollars de compensation mais on n’a plus mon adresse. Lui non plus, mon cousin,
n’a plus mon adresse. L’avocat recherche ma banque et tombe sur une banque où
j’ai un compte à mon nom ouvert par je ne sais qui par usurpation. Vous me
suivez oui. – Très bien. - Justement cette banque qui m’a envoyé le message
pour s’excuser du retard dans les relevés de compte. Or, je n’ai jamais
appartenu à cette banque mais l’avocat américain envoie les quatre millions de
dollars à cette banque où il a faussement toutes les garanties que c’est bien
de moi qu’il s’agit.
Quand les escrocs découvrent que le compte qu’ils ont ouvert à mon nom est
alimenté en millions de dollars par une autre source, qui évidemment ne sait
pas ce qui se passe, ils paniquent d’abord et sont écartelés entre le désir de
tout plaquer et la fascination de poursuivre l’escroquerie qui leur a si bien
réussi jusque là, mais cette fois ils décident de limiter les risques et de
m’éliminer pour que le faux moi prenne totalement la place du vrai moi. Vous me
suivez, oui. – Très bien. - Et là je comprends tout car le coup mortel est
porté mais j’échappe miraculeusement à la mort.
Depuis, je demande à mes correspondants qu’ils ne m’envoient jamais
d’argent par chèque.
De faire des transferts de leur banque à ma seule banque.
Ils ont mon numéro et l’adresse électronique de ma banque.
Ils me préviennent avant afin que je prenne les mesures de précautions et que
je les remercie dès que j’ai touché l’argent.
Notre époque, si haute en technologie, possède un système infaillible de
transfert d’argent. Si le système est faillible, il ne l’est que pour ceux qui
sont désignés par de plus haut placés.
Si je ne remercie pas personnellement et infailliblement, qu’ils
l’interprètent comme quoi je n’ai rien reçu.
Faire comprendre à mes ‘clients’ qu’il est très bien que l’on aime faire
plaisir et faire de petites surprises, mais cela ne doit pas être une raison
pour donner l’occasion à des escrocs d’en profiter en jouant sur l’ignorance
des transactions des parties honnêtes au moment où elles ont lieu.
Bon, j’ai assez parlé de moi, et maintenant nous en sommes arrivés au
dessert, quel est votre petit secret ? »
Liliane lui dit : « Pourquoi vous ne m’avez pas demandé si je n’ai pas
d’enfants ? C’eut été une question normale, ce n’est pas ça mon petit secret. »
Bernard lui répondit: « Parce que je ne pose pas une question dont je
connais déjà la réponse. »
Liliane:«
Qui est ?»
Bernard:«
Que vous n’avez pas d’enfants. »
Liliane: «
Et comment le savez-vous ?»
Bernard:«
Parce que vous êtes vierge ! –Liliane se mit à rougir- et que vous ne supportez pas
la réalité de dire que cela fait quatorze ans que votre mari est mort, d’un
accident de voiture le jour de vos noces. Aujourd’hui, c’est l’Ange de la
clairvoyance et j’ai compris tout de suite et vu tout cela de manière très
claire et mystérieuse mais celui qui ne prie pas l’ange de la clairvoyance,
celui là peut voir et entendre les mêmes choses que moi mais il ne verra pas
l’intérieur des choses. De la même manière vous avez vu un peu de mon
intérieur, non que vous ayez prié l’ange de la clairvoyance mais parce que vous
avez participé de sa présence par suite de votre pureté de cœur. »
Liliane«
Et mon petit secret, vous le connaissez? »
Bernard:«
Il n’y a pas de secret pour moi aujourd’hui, vous aimeriez que nous dormions
ensemble ce soir comme David vieillard dormait avec une vierge pour se
réchauffer. David vieux réchauffé par Abisag, la Sunamite, lit-on au premier
livre des Rois chapitre 1 verset 1 à 4, j’aime ce passage. Cette jeune fille
était fort belle, car ce soir, bizarrement, vous avez mystérieusement peur de
vous retrouver seule et c’est vous qui désirez que l’on réchauffe votre cœur
qui se sent bien seul et incompris de cette société. La seule condition que
vous y mettez, c’est d’entendre de ma bouche que je vous respecterai et que
vous serez aussi vierge demain matin que vous l’êtes ce soir. Mais aurais-je le droit de vous caresser ?»
«
Vous aurez le droit de vous réchauffer, comme David, mais il est dit clairement
dans la Bible que David ne connut pas Abisag. La caressa-t-il, je n’en sais
rien? Mais vous qui dites à tous que vous êtes chrétien, quel est le
Commandement de DIEU? « L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement
et Désir mauvais repousseras pour garder ton corps chastement. » Vous sentez-vous capable,
je vous le demande devant votre maître et votre Juge, d’observer ces
commandements ? Bon, j’ai compris que vous respecterez ma virginité, mais se
caresser est-ce accepter un désir mauvais qui fait que l’on ne garde plus notre
corps dans la chasteté? Il me semble que cela dépend du genre de caresses et
cela dépend aussi de notre cœur. Que si nous nous demandons en mariage, le mari
et la femme étant prêtre de leur mariage, et même si le prêtre manquait, le
prêtre étant seulement témoin de leur union devant DIEU, mais là les époux
étant seuls devant DIEU, alors ils pourraient se faire des caresses plus intimes
et même s’unir qu’ils ne pêcheraient pas du moment qu’ils n’empêchent pas une
possible procréation. Imaginez par exemple Adam et Ève, ils se sont mariés
devant DIEU, il n’y avait personne d’autre. Et demain, un couple se retrouve sur
une île déserte, ils peuvent eux seuls se marier devant DIEU et procréer sans faire
de péchés. Et dans nos temps qui sont les nôtres où, comme il est dit à l’apparition
du 19 septembre 1846 á La Salette ‘la terre se transformera en un désert’, la
question se posera certainement pour une pauvre femme et un pauvre homme en ces
temps difficiles de tout faire selon DIEU. Il suffira qu’ils se disent oui
comme mari et femme devant DIEU et
ils le seront, pourvu que leurs cœurs soient sincères.»
«
Il faut fuir l’occasion du péché, dit Bernard, et il est dit: ‘Qui s’expose au
danger périra’. Il vaut mieux ne pas jouer avec le feu. Pour être franc, je ne me sens pas aussi fort que
David. Je ne suis pas assez saint. D’un
autre côté, quand je vous vois, penser à une autre femme m’est insupportable, et
je peux vous dire que si j’avais plus d’argent, si j’étais plus jeune, je vous
demanderais en mariage, là, maintenant, tout de suite, avec toutes les
conséquences de fidélité et de soutien dans le malheur que cela implique. D’un
autre côté, le salut, qui est ma première recherche, c’est de faire la volonté
de DIEU, et où me veut-il maintenant, je ne sais. Dans l’état de mariage, je
l’ai déjà eu. Dans le célibat, est-ce sa volonté? Il vaut mieux se marier que
brûler mais aussi voyez saint Augustin et saint Paul, l’état de célibat est
préférable. Mais le plus préférable, c’est là où DIEU nous veut. Que
pensez-vous de tout cela, Liliane?» « Bernard, je pense que vous êtes d’une jolie grandeur
de sentiments, mais la chair est faible à tomber dans l’abîme de la perdition si
l’esprit est prompt à monter vers les hautes cimes des belles intentions, et
vous avez raison de dire 'qui s’expose au danger périra'. Tout cela demande
réflexion, méditation et droiture de pensées. Mon désir de passer chastement la
nuit avec vous s’envole, et cependant si vous saviez comme je le désire ardemment.
Admettez que vous soyiez mort demain, je regretterai toute ma vie de ne pas
avoir passé une chaste nuit, de cœurs unis et tout proches l’un de l'autre, avec vous.
Mais DIEU prend plaisir aux sacrifices offerts de bons cœurs et d’un autre côté
rien n’est plus saint que de faire sa volonté.
—Et si nous demandions à DIEU ce qu’il en pense?
—Oui, mais comment ?
—Nous prions le Saint-Esprit et nous tirons à pile ou face!
—Allons-y!
Nous fîmes la prière au Saint-Esprit.
—Pile, nous dormons ensemble, de toute façon chastement.
—Face, nous ne dormons pas ensemble! D’accord ?
—Non!
non! attendez la situation se décontrôle.
Nous ne pouvons pas obliger DIEU, ou un Ange envoyé par lui, à nous répondre.
C’est le tenter.
—Lui demander, ce n’est pas le tenter.
—Voilà, nous dormons l’un près de l’autre, en frère et sœur, puisque nos âmes
s’aiment, nous avons nos vêtements de nuit et nous ne nous caressons pas, c’est
d’accord, et pour la suite des jours DIEU nous ´éclairera. 'L’œuvre de chair ne
désireras qu’en mariage seulement', si nous nous désirons, il faudra se demander
avant l’un à l’autre, avant de nous unir, si nous nous acceptons pour mari et femme, et nous promettre comme nous l'avons fait devant DIEU de le faire après à l’Église. Tu ne désireras pas la femme d’autrui, vous
êtes veuf et je suis veuve, là la voie est libre, si je peux dire.
—Je sais ce qu’on va faire, on ne va rien dire au serveur de nos projets,
on va lui demander de tirer à pile ou face pour nous et de nous donner le
résultat.
— Garçon?
— Madame?
— Voulez vous bien, s’il vous plait, tirer à pile ou face pour nous et nous
dire le résultat, sans nous demander de quoi il s’agit, c’est un petit secret
entre nous deux.
— Mais bien sûr, Madame!
— Voilà la pièce!
Le garçon lança la pièce en l’air, la reçut dans la paume de la
main, plaqua la main contre la table en disant:
— C’est d’accord, j’enlève la main!
— oui, oui, dit Liliane. — oui, oui, dit Bernard.
— et le résultat, dit le garçon, est, -il enleva la main et dit:
— Face!
— oh, fit Liliane. —oh, fit Bernard. La tristesse se lisait sur le visage
de Liliane et de Bernard.
— Acceptons, dit Bernard, DIEU a sûrement ses raisons. DIEU ne retire la
joie de ses enfants que pour leur donner une joie plus grande encore.
— Bon! il
faut y aller, chacun dans son coin, demain, comme d’habitude, il y a beaucoup de
travail!
— Ok, dit Bernard. — Garçon, l’addition!
Ils sortirent ensemble du Restaurant. Bernard accompagna Liliane jusqu’au
bas de chez elle.
— Et si nous tirions à pile ou face, dit Liliane, pour demander au Bon DIEU
que vous dormiez dans ma chambre, j’ai deux lits, avec promesse de ne même pas
se toucher, ni de s’allonger l’un près de l’autre cette nuit, simplement dormir dans la même chambre comme deux enfants qui s'aiment ?
— ça c’est une idée, dit Bernard.
— Pile, c’est d’accord. Face, c’est non.
Bernard tira, ce fut pile qui sortit.
— DIEU nous aime, dit Bernard, il nous fait confiance, ne le décevons pas! et
ils montèrent ensemble tout joyeux dans l’appartement de Liliane.